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Friday 11 September 2015

Diversité ? Mais où ça ? Il n’y a que des livres blancs, blancs, blancs…

Cela a été un des articles les plus durs que j’ai écrit sur ce blog. Un moment, je me demandais même si ça valait le coup de le publier. Je voulais vraiment que mes arguments soient entendus sans paraitre agressive ou moralisatrice.

Ok, les gars, aujourd’hui on va ouvrir la boite de Pandore *frissonne*. Je vais parler d’un problème désagréable, bouleversant et agaçant que les pointures du monde littéraire ignorent avec allégresse ou qu’ils trouvent tout simplement sans importance. Nous allons pénétrer dans le côté obscur de la force. Il y aura des pleures, du sang, de la sueur et—Non, je plaisante. Des fois, j’ai du mal à contenir mon côté mélodramatique *soupire*. Garder juste l’esprit ouvert et tout ira bien :)



Bon, je suis noire. Oui, noire, avec un N majuscule. Originaire de Cote d’Ivoire mais née et élevée en France. Cependant, je réside en Angleterre en ce moment. Je ne sais pas du tout pourquoi, je vous fais une petite bio improvisée, mais bon, bref. 

Vous me suivez toujours ? Ok, très bien. Nous allons nous rentrer dans le vif sujet du jour très bientôt, mais tout d’abord, il vous faut comprendre le contexte de la situation. 

Je n’ai pas été une dévoreuse de livres toute ma vie, mais le nombre de temps durant lequel je l’ai été est tout de même assez conséquent. Dans ma courte vie, je me suis prise de passion pour de nombreux  héros et héroïnes : Percy Jackson, Rose Hathaway, Edward Cullen (il y a trèèèèès longtemps, mais en 2010, j’ai été exorcisé, lol), Kate Daniels, Mackayla Lane…etc. Et la liste continue, car elle en effet très longue. 

Maintenant, nous tombons enfin sur le pépin. Parmi tous ces personnages, combien n’était pas couleur vanille ? Eugh… *regarde sur le côté*…Et bien…*toussote*. Bon bah, la vérité c’est que je peux les compter sur les doigts de ma main *sanglote*. Quelque chose me dit que je ne suis pas la seule dans ce cas.




En tant que fille noire qui adooooooore la lecture, le fait que ma race et celle de tous ceux qui ne sont pas blanc soit si peu représentés dans les livres m’embêtent beaucoup. Bien que notre société soit en train de devenir de plus en plus multiculturel, les personnages de livres sont pour la majorité blanc.

Cette situation est des plus catastrophiques dans le genre fantastique que j’affectionne tout particulièrement. Il y a très peu d’auteurs de couleurs dans ce genre et encore moins de personnages à la peau foncé. 

Je vais être honnête, ce problème n’est pas juste embêtant, il me met en colère. Je trouve cela exaspérant car nous vivons dans un monde coloré avec une multitude de type de personnes différentes. Malheureusement, les écrivains et leurs maisons d’édition qui sont tous deux dominés par ceux au teint pâle ont décidé que ce n’était pas le cas.

Par pitié, je vous en supplie ne me sortez pas des trucs du style “Oui mais les personnes de couleurs devraient écrire leurs propres histoires” ou “les écrivains ne peuvent écrire que ce qu’ils connaissent ». Et si vous me dîtes que les histoires ayant des personnes de couleurs en premier plan ne vendent pas bien, je vous jure, je sors mes katanas de leurs fourreaux.




 J’ai regardé Kill Bill Vol 1 et 2 des dizaines de fois, donc ça va saigner. Vous êtes prévenu!

Bien sur, il n’y aucunes règles non écrites qui obligent les auteurs blanc à concevoir des personnages  aux ethnies variées. Cependant, cela ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas au moins essayer. Les écrivains existent car il y a des gens prêt à lire leurs œuvres. Il se trouve que beaucoup de lecteurs sont en effet des personnes de couleurs. Prenant en considération qu’ils ou plutôt nous investissons une grande quantité de notre temps et de notre argent dans les livres, ne serait-il pas juste que nous soyons nous aussi représenté dedans?

Oui, les écrivains de couleurs pourraient écrire leur propre histoire, et ils le font déjà, mais leurs livres sont très rarement promus autant que leurs collègues blancs. Et lorsqu’on souhaite vendre quelque chose, peut importante quoi, si la machine publicitaire n’est pas mis en marche, la course est perdu d’avance.De plus, il est bien plus difficile pour les écrivains qui ne sont pas blanc d’être publiés.

 Nous racontons et écrivons des histoires depuis la nuit des temps. C’est pourquoi, toutes les intrigues et personnages imaginables, ont déjà été imaginés.  Par conséquent, d’une certaine manière, tous les livres possèdent des éléments clichés. 

Cependant, si au lieu d’avoir la peau pâle, des cheveux roux avec des yeux bleu, l’unique fille dans le monde entier pouvant vaincre le sorcier maléfique à le teint matte, des yeux marron foncés assortit d’une tignasse brune, et si au lieu d’être basé sur du folklore Européen, les éléments surnaturels de l’histoire proviennent d’Amérique du Sud,  elle a des chances largement plus élevé d’être rejetée par un éditeur sur la base que le lecteur aura du mal à se connecter avec le livre. C’est triste, mais c’est comme ça.

En effet, il est plus difficile d’écrire correctement à propos de quelque chose qu’on ne connait pas bien, mais cela ne signifie pas que la tâche est infaisable, surtout de nos jours. 

Disons que vous souhaitez que votre personnage principale soit une jeune fille de seize ans vivant au États-Unis dont les parents sont des immigrants provenant de Corée du Nord, mais vous été un homme blanc ayant la quarantaine. Si ça ce n’est pas un clash de culture et bien moi, je ne m’appelle pas Sarah!

Mais, nous avons un sauveur ! Son nom s’appelle Internet, il nous permet de faire toute sorte de recherche et de rentrer en contact avec toutes sortes de personnes n’ importe où dans le monde entier. En plus, il y a des tonnes de centres et associations spécialisés sur des cultures, ethnicités et religions bien définies. 

Vu tous les outils à notre disposition, si vous avez des doutes, serait-il vraiment si difficile de trouver quelqu’un originaire de Corée du Nord et de lui demander de l’aide où s’il peut regarder votre travaille afin qu’il vous donne son avis ? Franchement, est-ce trop en demander ?

En tant que fille noire âgée de 21 ans, je n’ai certainement pas vécue des expériences similaires à celles d’une jeune fille blanche du même âge que moi. Néanmoins, toutes les deux, nous aurons eux nos moments de tristesse et de joie, de hauts et bas, de peurs et doutes, de succès et d’échecs. Ce que j’essai de dire, c’est que peut importe nos différences que ce soit au niveau de l’âge, l’ethnicités, la religion, le genre ou bien même l’orientation sexuel, les gens restent des gens. Aussi simple que ça. 

Serait-il si compliqué d’écrire à propos d’un être humain fait de chair et sang comme vous-même ? Si vous êtes capable de créer des personnes blanches intéressantes, qu’est ce qui pourrait vous empêcher d’avoir des personnes noirs aussi fascinantes ?

Cette pensée me trotte la tête spécialement lorsque je lis des livre tels que The Summer of Chasing Mermaid écrit pas Sarah Ockler (Non publié en France. Il est à propos d’une jeune chanteuse qui a perdu sa voie suite à un accident et essaie de se reconstruire petit a petit). Le personnage principale de l’histoire est une adolescente noire venant de Trinité-et-Tobago, pourtant l’auteur est une américaine dans la trentaine ou quarantaine (je ne suis pas sûre). 

Pendant que j’y pense, ce n’est pas juste avoir des personnes de couleurs comme personnages principale, c’est aussi à propos de les inclure en tant que personnages secondaires. J’ai lu tellement de livres avec un casting entièrement blanc qu’il m’est impossible de les énumérer. Je ne parle pas de personnages simplement là pour remplir les quotas. Il faut qu’ils aient une vraie histoire ET une personnalité. Et si on pouvait aussi éviter de les faire mourir dés le premier moment venu ca serait bien, hein.




Je suis consciente que certain écrivains évitent de donner dans la diversité car ils ont peur de se tromper et de blesser. Bien sur, mieux vaut ne pas être représenté du tout si c’est pour être transformé en caricature. Je sais qu’écrire est dur et ça l’est encore plus, s’il faut faire de longues recherches. Toutefois, pour ces écrivains qui souhaitent sincèrement faire découvrir des voix différentes, lorsque vous avez des doutes, je vous conseillerez tout bonnement de demander des conseilles ou un feedback poliment. Ou encore mieux, si vous le pouvez, rentrez en contact avec une personne de l’ethnie/religion/ chose sur laquelle vous souhaitez écrire.

Parlez à des étranger peut sembler effrayant. J’ai étudié le journalisme et les trois ans de ma licence ont en grande partie était consacrée à contacter des gens auxquels je n’avais jamais parlé ou même rencontré pour leur demander une interview.  Ce que j’ai appris de cette expérience, c’est que si on est polie, montre de l’intérêt pour ce qu’ils font et utilise les bons mots, les gens nous parlent. Et ça, sa vient de la Fondatrice, PDG, Saint Patron et Mascotte de Introvertie Endurcie, inc.

Le manque de diversité dans l’industrie du livre est un problème pour moi et beaucoup d’autres rats de bibliothèques. Rome ne s’est pas construit en un jour et donc, le monde littéraire ne peut et ne va pas changer en une nuit. Néanmoins, je crois qu’afin que les choses change, les endroits problématiques doivent être identifié et expliqué au lieu d’être ignorer


Alors, que pensez-vous de ce sujet? Pour les écrivains qui lisent cet article, quel est votre avis sur le manque de diversité ? Essayez-vous d’inclure des personnages aux ethnies diverses dans vos écrit ou pas ? Que la réponse soit positive ou non, dîtes moi pourquoi :)

10 comments:

  1. Gosh, I just love the colors on your blog! (AND OMG, I could almost understand some things!) *jumps up and down*

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    1. Oh than you! I actually wanted to change the color scheme of my blog. I'm getting bored of it. I'd love to say that if you stuck with my blog, you would have learnt more French, but this is probably my last post in French, lol. With uni starting soon, I don't I'll have the time (or will) to do more than one language.

      But keep on learning French, it's one of the most beautiful language in the world. I'm more than a little biased, haha.

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  2. Ton article est très intéressant, mais je ne suis pas spécialement d'accord avec toi. Je pense que les écrivains écrivent effectivement sur ce qu'ils connaissent. Quand on lit des auteurs américains, ça transpire la culture américaine. Quand on lit des auteurs asiatiques, on ne croise pas beaucoup d'héros caucasiens. Pour moi, c'est au lecteur et non pas aux auteurs de chercher cette diversité. Après tout, l'offre attire la demande ;)
    Par contre, c'est malheureusement très vrai qu'en France (et je suppose en dehors de de l'Afrique en général, bien que les populations de couleur soient bien présentes ailleurs), les maisons d'éditions, les prix et les libraires ne portent pas l'éclairage sur cette littérature du soleil.
    Dans le monde de la BD, j'ai pu observer une certaine évolution. Minime peut être, mais certains ouvrages prennent de l'ampleur. Peut être que les romans suivront qui sait?

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    1. Là il faudra qu'on tombe d'accord de ne pas être d'accord, lol:)

      Les communautés afro-americaine et latinos ont une présence très conséquente aux États-Unis, donc je trouve le fait de ne pas les inclure très gênant. Surtout si l'histoire se passe dans une ville tel que New York qui est très diverse. Quant aux écrivains asiatique, je ne peux pas vraiment leur tenir rigueur du manque de diversité car très souvent, leurs romans se deroulent en Asie. Et bon, même si l'Asid s'ouvre de plus en plus au monde, il n'y a qu'en même pas tant d'immigrés que ça.

      Après l'offre attire effectivement la demande. Dans ce cas ci, les personnes de couleurs souhaitent voir plus de gens qui leur ressemblent dans les livres mais les maisons d'éditions restent sourdes.

      J'espère qu'il y aura du changement, mais je ne m'attend pas à grand chose pour dire vrai, lol.

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    2. J'ai depuis repensé à ton article et constaté que dans la plupart de mes romans (du moins que j'ai pu lire récemment),il n'y a pas vraiment de descriptions précises des personnages. Il ne tient qu'à nous de ne pas se restreindre en imaginant un héros "on ne peut plus white" simplement parce que le récit se déroule en France par exemple. D'ailleurs dans plusieurs adaptions en films/séries, les acteurs choisis ne sont pas tous caucasiens, au contraire. Je pense à The 100 que j'ai pu voir récemment, n'ont ils pas choisis un chancelier noir? Chancelier issu d'une partie de la population considérée comme privilégiée (donc on passe d'autant plus au dessus des clichés habituels).

      Quand à mon précédent commentaire, j'utilisais simplement des exemples pour illustrer mon propos. Et je trouve que les auteurs américains transcrivent assez bien le "melting pot" des cultures. Bien plus que les Européens en tout cas!

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  3. Ah c'est vrai que que c'est un sujet délicat mais tu as raison mais je suis un peu d'accord avec Mina, je pense que tout dépend des pays et des écrivains. Aprés c'est vrai que de ce que je lis moi personnellement la majorité est comme tu le cites mais j'en ai beaucoup aussi avec une multi-culture. Je vais réfléchir un peu plus à ce ce sujet. Mais en général je ne fais pas vraiment attention je l'avoue.

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    1. Je dois avouer qu'il y a de plus en plus de roman multi-culturel. Mais toujours trop peu à mon goût...C'est sûr que le pays de l'auteur compte beaucoup dans ce qu'il va écrire. Par exemple, je ne m'attendrais pas à beaucoup de diversité d'un auteur russe car il vient d'un pays très fermé. Par contre pour un auteur français ou comme j'en ai parlé plus haut américain, je trouve cela un peu plus embêtant.

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  4. J'avoue que je ne fais pas trop attention, mais comme Mina je pense que c'est aussi au lecteur d'aller chercher les bonnes lectures en fonction de ce qu'il veut. Et c'est vrai qu'il ne doit pas y avoir beaucoup de diversités ethniques dans la littérature asiatique par exemple! Mais j'avoue que ça ne me choque pas particulièrement...

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    1. Oui c'est vrai que le lecteur doit chercher les lectures qui correspondent à ses goûts et ses attentes. Cependant, je trouve aussi que certains auteurs pourraient faire un peu plus d'effort...

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  5. Très intéressant ton article, j'avoue que je n'y ai jamais vraiment fait attention pendant mes lectures. Mais tu as raison, là, tout de suite, je ne vois aucun livre que j'ai lu récemment dans lequel il y a des personnages noirs (ou peut-être que oui, mais ce n'étaient en tout cas pas les principaux).

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